Acide

Acide

Acide, c’est le titre d’un film français post-apo, ou apo tout court. Il est réalisé par Just Philippot.

Ça commence par une scène brutale de syndicalistes affrontant la hiérarchie de leur boîte. Caricatures d’humains bourrus, râleurs, violents, jusqu’à l’arrivée des CRS dans l’entreprise et la baston qui survient aussitôt. Michal [Guillaume Canet], super vénère, s’attaque à un CRS qu’il tente d’étouffer avec son tonfa.

Voilà voilà pour l’entrée en matière dont on se demandera bien à quoi elle sert. Ce qu’elle est supposée nous dire. Ce que nous devons en faire dans l’histoire qui s’ensuit. On se le demande, donc.

Changement de décor. Michal porte un bracelet électronique. Il est vénère, il n’est que ça. Séparé, en termes pas très bons avec son ex, il s’occupe mal de sa fille de 15 ans. Sa compagne se fait opérer, on ne sait pas de quoi mais ça a l’air grave, hyper sérieux même. La musique nous le dit tout comme les regards lourds des protagonistes.

Et puis, tout part en vrille dans ce Nord où cela se passe. La pluie menace et elle est réputée sévère parce que chargée d’acide qui brûle tout et tout le monde sur son passage. Cela a été annoncé et la population a bien peur.

Les parents de l’ex-couple se cherchent les nerfs — il est vénère — tout en cherchant des solutions pour récupérer leur fille qui étudie dans un lycée équitation en dehors de la ville. Exode, embouteillage monstre et Michal qui doit se taper son ex en voiture, ça l’énerve.

Il s’extrait de la voiture et part à travers champ au galop vers l’établissement. Mais Selma — leur fille ado — a été abandonnée avec son cheval en pleine forêt parce qu’elle ralentissait la balade tandis que le reste du groupe, moniteur y compris est rentré au bercail —crédible ? avec beaucoup de bonne volonté…

Papa, maman retrouvent leur fille et la pluie se met à tomber et à tout cramer. C’est beau et glaçant à la fois alors tout le monde panique à en perdre la tête.

Précipitation, voiture corrodée, accident, refuge, engueulade —­ il est vénère — larmes — Selma pleure bien alors elle pleure souvent…

Les chevaux galopent sous leur croupe brûlante, mais les pneus des voitures résistent, c’est cool. Quand Michal ne gueule pas — il est vénère — il jure. Et quand il ne gueule ni ne jure, il essaie de dormir un peu parce que c’est beaucoup d’énergie tout ça.

L’ex meurt dans une rivière qui la dissout quasiment, Michal est bien vénère, il se trouve seul avec sa fille. Le beau-frère qui devait aider est aux abonnés absents et ça, c’est très énervant.

Marche, refuge, fuite, abri dans une maison qui finit par ouvrir ses portes. Une femme et son fils y vivent en attendant le retour de l’homme mari. On évite la bluette, ouf !

La pluie vorace revient et tout vrille à nouveau. La famille d’accueil périt au sous-sol tandis que Michal le Vénère et Selma Qui Pleure piquent la voiture et roulent sans savoir où aller aux ordres d’un GPS égaré.

Ce qui devait arriver arrive : la voiture est HS, Michal est vénère. Il quitte l’habitacle et Selma en fait autant, chacun dans sa bulle, en directions opposées. Alors Michal cherche sa fille qui s’est mise en danger. Il gueule et lui porte secours au péril de ses pieds et mollets qui crament. Au matin, l’armée les décroche du toit de la voiture sur lequel ils ont passé le reste de la nuit sans pluie.

Michal se fait opérer et Selma cherche la trace de son oncle — le beau-frère absent, et de la compagne de son père. En vain. Michal a perdu ses deux mollets amputés. Il est fatigué. Maintenant, sa fille veille sur lui.

Générique.

Tout au long du film, la bande-son omniprésente organise le champ émotionnel, annonce les événements, finit par prendre la tête. En parallèle, une succession d’images, souvent illisibles, encombre le champ visuel quand la pluie arrive et s’abat.

Avec un sujet singulier, de bonnes trouvailles et des images souvent esthétiques, ce film aurait pu être bien plus convaincant et fort si les personnages principaux avaient été un peu plus travaillés : des bourrins caricaturaux, j’en ai croisés tellement dans la vraie vie que je n’ai juste pas du tout envie de les fréquenter dans la fiction. De ce point de vue, le rôle principal de Michal le Vénère me semble raté. Dommage !

One thought on “Acide

  1. Bonjour Hélène.
    J’espère que vous allez bien.
    Je souhaiterais renouer avec la pratique d’atelier d’écriture.
    Quelles sont les dates proposées cette année ?
    En vous remerciant ,
    Bonne journée,
    Sophie

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