Qui a tué l’écologie ?

Qui a tué l’écologie ?

Journaliste, Fabrice Nicolino est aussi écologiste. Il fait partie des victimes de l’assaut contre la rédaction de Charlie Hebdo, le 7 janvier, une fusillade qui l’a sévèrement blessé.

Son ouvrage Qui a tué l’écologie ? est paru aux éditions Les Liens qui libèrent. Il est également disponible dans la collection de poche Points N° 2771.

L’auteur enquête et revient sur la grande mascarade du Grenelle de l’environnement. Souvenez-vous : automne 2007, Jean-Louis Borloo en écolo fraîchement converti, Nathalie Kosciusko-Morizet itou et des promesses mirifiques : 600 000 emplois potentiels, des projets en cascade, des invités de classe internationale, tout cela aux frais du contribuable pour un rassemblement gonflé à l’ego qui a fini par ressembler à une pétaudière. Après moult réunions et communiqués, personne n’a rien vu venir, ou si peu.

Fabrice Nicolino retrace les événements du Grenelle, les compromis de certains grandes ONG attendues à la hauteur des dénonciations et actions d’éclat qui, hélas, bernées par les petits fours et les grandes promesses politiques ont joué le jeu d’une stratégie pourrissant toute révolution écologique. De Greenpeace à la fondation Nicolas Hulot, de France nature environnement à WWF, la démonstration des lâchetés et des connivences reste implacable. À l’instar des Poinçon-Charlot dans La Violence des riches (lire ici), l’auteur nomme également le matraquage par le langage et la publicité pour nous faire avaler des couleuvres depuis des lustres.

« À compter de 1949, deux milliards d’habitants du monde changent de statut. Ils deviennent des « sous-développés », qui seront sommés par tous les moyens concevables, incluant la propagande publicitaire au sens le plus large, de se conformer au modèle occidental de la vie. Leurs conceptions si diverses de l’existence terrestre, leur manière de parler, de conduire une famille, de cultiver leur lopin, de faire l’amour, leurs langues même deviennent peu à peu des obstacles au progrès décidé par d’autres. »

Qui a tué l’écologie ? est un livre à lire ou à relire, avant la nouvelle grande comédie du sommet environnemental prévu à Paris à la fin de l’année. Le fond du dossier est terrible car, sous couvert de transition énergétique ou écologique, les politiques jettent de la poudre aux yeux et continuent de satisfaire les milliardaires des multinationales qui cherchent encore et toujours de quoi ponctionner l’argent public en lançant de nouveaux projets industriels prétendument porteurs d’emplois. En France, le gaz de schiste par exemple, ou le renoncement à la sortie du nucléaire. Avec, en parallèle, les petits gestes écologistes du quotidien qui ne sauveront pas la planète mais donnent l’impression que chacun fait sa part et, partant, détournent d’un sujet que l’on croit « géré » par ailleurs.

Alors que l’on a, depuis le Grenelle, entendu Nicolas Sarkozy dire combien il en avait assez des écolos, Hollande, Valls et consorts communiquer sur la pression des djihadistes verts et la FNSEA rejoindre la milice nationaliste dans le très épineux dossier du barrage de Sivens, il est important de rester aux aguets et de se documenter.

« J’attaque en fait cette immense coalition du « développement durable » qui a intérêt à faire croire à des fadaises. Car ce ne sont que de terribles illusions. Il est grave, il est même criminel d’entraîner des millions de citoyens inquiets dans des voies sans issue. »

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