Madres Paraleles

Madres Paraleles

Après une introduction qui nous plonge dans les restes du conflit franquiste, les charniers de républicain.es dont il importe d’exhumer les ossements pour enfin dire qui est mort à quel endroit, deux femmes se rencontrent quelques mois plus tard à la maternité.

Toutes les deux sont enceintes par accident. L’une est photographe, plutôt bien installée dans sa vie madrilène à en croire la taille de son appartement. L’autre est toute jeune. Elle vit à nouveau chez sa mère, une comédienne qui attend son heure de gloire, tandis que ses parents se disputent à distance.

Avec ces ingrédients de départ, Almodovar tisse un film lent en ennuyeux où la musique, omniprésente et à tendance dramatique, encombre l’espace. Les mères sont peu convaincantes. Le père qui ne croit pas être le père d’une fillette qui ne lui ressemble pas et sème le doute chez la mère quant à sa filiation avec ladite enfant manque de conviction. L’histoire de l’échange d’enfant — spoil ! — ne marche pas, pas plus que la relation amoureuse entre les deux mères.

Lorsque revient la question des charniers, en toute fin de film, on se demande bien quel objet nous a été donné à voir. Un film politique ? Non, il manque trop d’éléments. Un film sur la maternité ? Non, il en est trop peu question. Un film sur la génétique, le doute qui saisit les parents d’être les parents de leurs enfants ? Non, cela semble un prétexte dans l’histoire. Un film qui mêle de nombreux sujets potentiellement profonds sans jamais les aborder vraiment ? Ah oui, là on tient peut-être une piste…

Madres Paraleles porte finalement bien son nom — les parallèles ne se rencontrent pas. Il apparaît que le cinéma de Pedro Almodovar s’est embourgeoisé et ce qui faisait sa singularité comme sa verve semble s’être égaré dans les détails esthétiques des décors et les placements de produits en gros plan à l’image. Franchement, ça se voit !

Dans la récente filmographie de Pedro Almodovar, c’est le troisième film successif dans lequel rien ne me touche, où je n’apprends rien, où il ne se passe objectivement pas grand-chose. Je crois que je vais renoncer à la suite — tout comme j’ai arrêté Woody Allen !

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