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Fleur de cave
Citation de PetitPoiSon le 13 mai 2020, 8 h 21 minJe me suis cachée. Enterrée dans la cave.
Nous sommes une douzaine ici.
Lorsque les sirènes ont retenti, nous nous sommes précipités.
Des bombes, les murs ont vacillé.
J’ai fermé les yeux,
Serré les dents.
Compté les secondes entre chaque choc,
Comme quand j’étais enfant et que je comptais, après chaque éclair,
Jusqu’au tonnerre.
J’ai fermé les yeux,
Serré les dents,
Essayé de penser à autre chose.
A ce que je ferai quand les bombes se seront tues.
J’irai au bal.
Je mangerai des gaufres au sucre glace.
Je danserai toute la nuit.
Ici je ne peux pas danser.
Pas de place pour bouger.
Bouger permet d’exister.
Ici je ne peux pas exister.
Dans ce monde étriqué qui sent le moisi, la sueur, la peur.
Mort aux rats.
Le rat, c’est moi.
Je veux redevenir une enfant qui danse.
Une fleur de caillou.
C’est comme ça que Maman m’appelait.
Ma petite fleur de caillou, ma canaille de rocaille, toujours à marcher pieds nus sur les graviers tranchants...
Testa dura, tête de pioche, tête de mioche.
Elle me faisait tourner en bourrique, avec ses jeux de mots, ses chansons, les vers qu’elle citait à tout propos...
Non, l’on n’a point vu d’âme à manier si dure,
Ni d’accommodement plus pénible à conclure...
Toi, d’un têtu tu t’es totalement trompée, tant dans tes totems que dans tes attitudes...
Tes attitudes...
Tatillonnes...
Maman, tu es là ?
Maman, je t’aime !
Tu n’es plus là... j’ai oublié la suite,
Maintenant je ne pourrai jamais la retrouver,
Tout est détruit,
Le monde est cendres,
Je veux descendre...
Trop dur sans toi...
Tu disais
L’égoïste c’est celui qui ne pense pas à moi
Moi je ne pense qu’à toi, tu vois,
Je ne suis pas égoïste
Je pense à toi qui es partie avant les bombes,
Ca vaut mieux comme ça sans doute...
Même si c’était trop tôt, beaucoup trop tôt,
Trop de chagrin, toute seule...
Les corbillards qui défilaient dehors
Le présage de ma solitude à venir.
Chaque fois que je sortais de ta chambre
Trop blanche
Je les voyais, sur le trottoir d’en face.
Ils m’y attendaient chaque jour.
Bientôt son tour
Bientôt ton tour
Chacun son tour
Trois petits tours et puis s’en vont.
Les bombes ont cessé.
Le silence est pire encore.
Je voudrais sortir de ce mauvais feuilleton.
C’est devenu comme dans ces livres dont vous êtes le héros
Où tous les héros se faisaient flinguer à la fin.
Tous ces pauvres gens, pleins de vigueur et d’espoir au premier chapitre, qui meurent comme d’épidémie dans les vingt ou trente dernières pages, et bien souvent dans la force de l’âge.
La force de l’âge.
Papa aussi, tu y étais, quand tu es parti.
Moi, j’y serai bientôt... J’aurai la force de l’âge.
La force de sortir de la cave
Force de l’âge
Fleur de l’âge
Fleur de cave
Alors je les rejoindrai
Sans bruit
En paix.
Je me suis cachée. Enterrée dans la cave.
Nous sommes une douzaine ici.
Lorsque les sirènes ont retenti, nous nous sommes précipités.
Des bombes, les murs ont vacillé.
J’ai fermé les yeux,
Serré les dents.
Compté les secondes entre chaque choc,
Comme quand j’étais enfant et que je comptais, après chaque éclair,
Jusqu’au tonnerre.
J’ai fermé les yeux,
Serré les dents,
Essayé de penser à autre chose.
A ce que je ferai quand les bombes se seront tues.
J’irai au bal.
Je mangerai des gaufres au sucre glace.
Je danserai toute la nuit.
Ici je ne peux pas danser.
Pas de place pour bouger.
Bouger permet d’exister.
Ici je ne peux pas exister.
Dans ce monde étriqué qui sent le moisi, la sueur, la peur.
Mort aux rats.
Le rat, c’est moi.
Je veux redevenir une enfant qui danse.
Une fleur de caillou.
C’est comme ça que Maman m’appelait.
Ma petite fleur de caillou, ma canaille de rocaille, toujours à marcher pieds nus sur les graviers tranchants...
Testa dura, tête de pioche, tête de mioche.
Elle me faisait tourner en bourrique, avec ses jeux de mots, ses chansons, les vers qu’elle citait à tout propos...
Non, l’on n’a point vu d’âme à manier si dure,
Ni d’accommodement plus pénible à conclure...
Toi, d’un têtu tu t’es totalement trompée, tant dans tes totems que dans tes attitudes...
Tes attitudes...
Tatillonnes...
Maman, tu es là ?
Maman, je t’aime !
Tu n’es plus là... j’ai oublié la suite,
Maintenant je ne pourrai jamais la retrouver,
Tout est détruit,
Le monde est cendres,
Je veux descendre...
Trop dur sans toi...
Tu disais
L’égoïste c’est celui qui ne pense pas à moi
Moi je ne pense qu’à toi, tu vois,
Je ne suis pas égoïste
Je pense à toi qui es partie avant les bombes,
Ca vaut mieux comme ça sans doute...
Même si c’était trop tôt, beaucoup trop tôt,
Trop de chagrin, toute seule...
Les corbillards qui défilaient dehors
Le présage de ma solitude à venir.
Chaque fois que je sortais de ta chambre
Trop blanche
Je les voyais, sur le trottoir d’en face.
Ils m’y attendaient chaque jour.
Bientôt son tour
Bientôt ton tour
Chacun son tour
Trois petits tours et puis s’en vont.
Les bombes ont cessé.
Le silence est pire encore.
Je voudrais sortir de ce mauvais feuilleton.
C’est devenu comme dans ces livres dont vous êtes le héros
Où tous les héros se faisaient flinguer à la fin.
Tous ces pauvres gens, pleins de vigueur et d’espoir au premier chapitre, qui meurent comme d’épidémie dans les vingt ou trente dernières pages, et bien souvent dans la force de l’âge.
La force de l’âge.
Papa aussi, tu y étais, quand tu es parti.
Moi, j’y serai bientôt... J’aurai la force de l’âge.
La force de sortir de la cave
Force de l’âge
Fleur de l’âge
Fleur de cave
Alors je les rejoindrai
Sans bruit
En paix.
Citation de PetitPoiSon le 13 mai 2020, 8 h 24 minLes "citations" avec leurs références...
- Des bombes, les murs ont vacillé. (Une femme à Berlin)
- Bouger permet d’exister. (Benoît Legoédec, Pour une grossesse et une naissance heureuse)
- Non, l’on n’a point vu d’âme à manier si dure, / Ni d’accommodement plus pénible à conclure... (Molière, Le Misanthrope)
- L’égoïste c’est celui qui ne pense pas à moi (Jean Veidly, Une idée pour rire par jour)
- Ils m’y attendaient chaque jour. (Edouard Louis, En finir avec Eddy Bellegueule)
- Tous ces pauvres gens, pleins de vigueur et d’espoir au premier chapitre, qui mouraient comme d’épidémie dans les vingt ou trente dernières pages, et bien souvent dans la force de l’âge. (Marcel Aymé, Derrière chez Martin)
Les "citations" avec leurs références...
- Des bombes, les murs ont vacillé. (Une femme à Berlin)
- Bouger permet d’exister. (Benoît Legoédec, Pour une grossesse et une naissance heureuse)
- Non, l’on n’a point vu d’âme à manier si dure, / Ni d’accommodement plus pénible à conclure... (Molière, Le Misanthrope)
- L’égoïste c’est celui qui ne pense pas à moi (Jean Veidly, Une idée pour rire par jour)
- Ils m’y attendaient chaque jour. (Edouard Louis, En finir avec Eddy Bellegueule)
- Tous ces pauvres gens, pleins de vigueur et d’espoir au premier chapitre, qui mouraient comme d’épidémie dans les vingt ou trente dernières pages, et bien souvent dans la force de l’âge. (Marcel Aymé, Derrière chez Martin)