Alphabet

Alphabet

Documentaire d’Erwin Wagenhofer, Alphabet démontre comment l’école brise la créativité dont les enfants sont riches, et propose une autre voie.

On y rencontre essentiellement des hommes — et c’est dommage ! — qui racontent, théorisent, analysent et convainquent qu’il est possible d’apprendre à son rythme, à sa guise même, sans se préoccuper de savoirs en phase avec des tranches d’âge.

Lorsqu’il arrive au monde, un enfant est suréquipé neuronalement, en prévision du milieu dans lequel il naîtra et de l’inconnue, en termes de besoins, dudit milieu. Ensuite, l’éducation défait son immense potentiel pour le dresser à vivre dans une collectivité scolaire pendant de longues années. Si 98 % des enfants arrivent avec un haut potentiel, ils ne sont plus que 2 % après la scolarisation. Au moment de réinventer le monde pour sortir de la crise, que de talents amoindris…

Tant qu’il apprend avec plaisir, avec le même plaisir qu’il a à jouer, un enfant développe sa curiosité naturellement. Sa quête le conduit à dépasser ce qu’il sait pour aller plus loin. Apprendre, tout au long de sa vie, pour demeurer en éveil, pour fourmiller d’idées et pleinement épanouir sa créativité, voilà un beau projet de société !

Mais à l’école, compétition, rivalité, non-respect des rythmes propres à chaque enfant créent stress, angoisse, anéantissement de la créativité.

André Stern n’est jamais allé à l’école. Il ne savait pas lire à sept ans, pourtant il a appris tout seul l’allemand, avec une méthode type Assimil. Aujourd’hui luthier, musicien, écrivain, il raconte son expérience et souhaite à son tour, maintenant qu’il est père d’une jeune garçon, tout faire pour que son fils ne connaisse pas l’école.

Le documentaire est intéressant, même s’il manque d’une vision contradictoire pour pondérer le propos ou, tout du moins, donner à comprendre pourquoi cette approche demeure si marginale. Après la projection, j’ai discuté du sujet avec deux enseignants : leur colère à l’encontre de ce dont le film est porteur est à la hauteur, je le crains, du manque de connaissance des enseignants — de certains enseignants — en développement cognitif et neuronal, comme en écoute active.

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