Maps to the Stars

Maps to the Stars

Satirique et cruel le nouveau film de David Cronenberg est sans concession.

Hollywood, son faste et ses excès. Dans le monde du cinéma, personne ne semble échapper à une sérieuse dose de névrose. Acerbe, hypocrite, rongé.e par ses blessures personnelles, chacun.e complote et ourdit fin de décrocher un rôle, un projet, un compliment… Ils en sont pathétiques tous ces adultes en pauvres enfants inassouvis, mal aimés trop tôt, incapables d’aimer plus tard. Faux-semblants et non-dits, contrats mirobolants suivis de gabegie, apparitions et gourous ou tout comme, chacun.e s’accroche à ce qu’elle peut pour ne pas devenir tout à fait dingue. Hélas…

Dans ce monde, on change d’esclave – comprendre de personnel domestique – comme on passe une robe. On baise comme on fait la fête, en allant systématiquement trop loin sous l’emprise d’alcool ou de drogues aux effets non maîtrisables. Et puis, après quarante secondes d’affliction, on saute sur l’opportune tragédie d’une autre pour récupérer le job.

Aucune valeur, pas plus d’éthique, aucun projet par soi-même, Hollywood répand sa dépendance tentaculaire au fil de générations qui gravitent sur la butte de Los Angeles. En quête d’une gloire rimant avec profit-mépris, débauche et luxure.

Des pros du jeu de rôle qui parviennent – c’est leur métier – à se faire passer pour moins dingues qu’ils ne sont, faisant bonne figure à la première interview pour mieux changer de face aussitôt les caméras éloignées. Vulgaires et grossiers, dans l’humiliation d’autrui par des paroles ou des actes méprisants voire violents, les caméléons s’adaptent au gré de leurs intérêts.

La haine n’épargne personne et l’emporte. Ni amour ni compassion, tout est calcul et profit. On tait l’indicible tandis qu’il ronge à petit feu et menace d’exploser à tout instant. L’explosion finira par arriver.

Avec trois actrices en tête de générique, c’est suffisamment rare au cinéma pour être relevé : Julianne Moore, Maia Wasikowska, Olivia Williams, faudra-il attendre un nouveau film d’un réalisateur canadien pour voir ce type d’exploit renouvelé ? Hormis un Robert Pattinson extrêmement fade, une excellente distribution avec, notamment, John Cusak dans un rôle de gourou assez peu charismatique et père immonde.

En cette période de festival à paillettes, ce film met un bon coup de talon aiguille dans le pseudo glamour que tentent d’ériger en norme les magazines sur papier glacé. Et si, comme souvent, la réalité dépassait la fiction ? Cela aurait, de toute évidence, beaucoup moins de panache…

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