Henri

Henri

Avec sa femme, Henri est le patron d’un café restaurant. Habitués accoudés au comptoir, plat du jour qu’il mitonne en cuisine et clients amènes, litres de bière ingurgités comme si l’eau n’existait pas, les journées passent au rythme des levées et fermetures du rideau de fer de l’établissement. C’est la routine, une routine qui semble convenir et rassurer tout ce petit monde.

Henri perd sa femme, elle est incinérée. Sa fille s’inquiète et tente de materner son père, son pré-adolescent de fils rivé à sa console de jeu. Les copains d’Henri le soutiennent en buvant de la bière, en répétant des banalités et des bons mots. Les hommes se marrent. Henri est triste et ne sait pas le dire. Il serre les mâchoires. Il a besoin d’être secondé au bar-restaurant et embauche une jeune femme issue d’un centre pour handicapés mentaux de la ville.

Henri ravale sa douleur. Les affaires partent à vau-l’eau. Les copains l’engueulent et il les envoie paître. Il plaque tout et prend la route vers la mer accompagné de celle surnommée le « Papillon », du nom du centre d’où elle provient. Et s’il s’agissait de s’inventer une nouvelle vie dans ce Nord brouillé par la grisaille de son paysage ? Henri entrevoit une issue, essaie de repeindre son monde à l’aune d’une baraque à frites.

Des acteurs hors format, des figures pas standard, des paysages rêches pour une vie pas très marrante. La perte, puis la rencontre. Une kyrielle de poésie et des images décalées pour ce beau film simple de Yolande Moreau.

J’ai une affection particulière pour la scène de lâcher de pigeons, et celle où Papillon se fait une robe du voilage de la chambre d’hôtel.

Ce que Yolande Moreau dit de son film à Allociné : interview.

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